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Recueil, René Guénon, éd. Rose-cross Books, 2013 |
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Le Brahma-Samâj On a signalé la présence, au récent Congrès du Progrès Religieux de Paris, de M. Rabindra Nâth Tagore, de Calcutta. Certains admirateurs de ce grand poète moderne du Bengale peuvent, avec quelque apparence de raison, s’étonner de le voir figurer ainsi parmi tant de représentants avérés de toutes les nuances du protestantisme plus ou moins libéral, et non seulement anglais, mais aussi et surtout allemand, ce qui ne vaut pas mieux2. D’ordinaire, en effet, ces tendances s’harmonisent fort peu avec le caractère oriental en général et hindou en particulier ; mais on ne se souvient peut-être pas assez que M. Rabindra Nâth Tagore, dont la bonne foi n’est d’ailleurs pas en question ici, est un des fils de Dêvendra Nâth Tagore, et le petit-fils de Dwârka Nâth Tagore, l’un des successeurs du fameux Râm Mohan Roy à la tête du Brahma-Samâj. Nous allons voir ce qu’est, ou plutôt ce que fut cette association, qui compta parmi ses protecteurs feu le F∴ Mahârâja de Cooch-Behar, Past Senior Grand Warden de la Grande Loge d’Angleterre, et membre de la Société Théosophique. Pour éviter tout reproche de partialité à l’égard du Brahma-Samâj et de l’esprit qui animait ses fondateurs et ses propagateurs, nous citerons, en soulignant certains passages, ce qu’écrivait, il y a quelques années, M. L. de Milloué, conservateur du Musée Guimet3. Cet auteur n’est assurément pas suspect : il est nettement favorable aux essais d’implantation dans l’Inde de l’influence européenne d’inspiration protestante. Ajoutons que ses conceptions théologiques et métaphysiques ne s’étendent guère au-delà de celles de son coreligionnaire M. Salomon Reinach et des autres illustrations de cette prétendue « science des religions », science toute moderne… et moderniste, du pasteur Réville et de l’ex-abbé Loisy aux FF∴ Goblet d’Alviella4, Jeanvrot dit Malvert5, et autres. Voici donc ce que dit M. de Milloué6 sur l’origine du Brahma-Samâj (ou, en bengali, Bramo-Somaj) : « C’est à notre époque qu’il appartenait de s’élever plus haut (?) et d’étendre les réformes, jusque-là purement d’ordre religieux et philosophique, à la condition morale, intellectuelle et physique de la population7. Il est certain que le contact des Européens, l’expérience de leurs institutions, l’infiltration, si superficielle qu’elle ait pu être8, de leurs idées dans les hautes classes en rapports fréquents9 avec eux, l’ambition de s’élever à leur niveau10, surtout la fondation d’écoles, de collèges et d’universités où de jeunes Hindous reçurent l’instruction de maîtres européens11, ont été pour beaucoup dans l’extension de ce mouvement de réforme, que le gouvernement de l’Inde12 a du reste encouragé de tout son pouvoir. « L’honneur (?) du premier pas dans cette voie revient à l’illustre Râm Mohan Roy13 (1774-1833). Né à Râdhânagar, dans le district de Murshidâbâd, d’une grande famille de Brâhmanes, il fut élevé dans le Vishnouïsme orthodoxe le plus fervent14, ce qui ne l’empêcha pas de se révolter, dès son jeune âge, contre les superstitions et les pratiques cultuelles de ses coreligionnaires. À seize ans, il publiait un opuscule contre l’idolâtrie qui souleva un grand scandale parmi ses proches et l’obligea à quitter pour un temps la maison paternelle, temps d’exil qu’il mit à profit pour aller étudier la littérature persane et arabe à Pâtna, le Brâhmanisme savant à Bénarès, et le Bouddhisme au Thibet. On dit même qu’il apprit le grec, le latin et l’hébreu afin de pouvoir lire tous les livres sacrés des autres religions dans leur langue originale15. « La mort de son père, survenue en 1803, l’affranchit des ménagements qu’il avait dû garder jusqu’alors, et il devint de plus en plus hardi dans ses controverses, tout en évitant soigneusement toute démarche susceptible de lui faire perdre sa caste, ce qui non seulement l’eût privé de la grande fortune qui devait être l’une de ses armes les plus puissantes, mais encore lui eût enlevé toute considération et autorité auprès de ses compatriotes16. Il eut cependant le courage17 d’accepter des fonctions du gouvernement18, et remplit pendant plusieurs années la charge de Dêvân ou conseiller des juges et des collecteurs d’impôts des trois districts de Rangpour, Bhâgalpour et Râmgard, fonction dans laquelle il sut rendre de signalés services à son pays19. À ce moment, il fit paraître un nouveau livre sur L’Idolâtrie de toutes les religions20. « Pénétré du désir de ramener ses coreligionnaires à la doctrine pure des Védas21, il avait fondé à Calcutta, en 1816, l’Atmîya-Sabhâ ou « Société Spirituelle »22, pour la discussion des questions de philosophie et de religion23. L’admission d’Européens à ces réunions, et la publication, en 1820, de son livre des « Préceptes de Jésus », firent accuser Râm Mohan Roy de s’être converti au Christianisme, accusation toute gratuite, car il resta toujours foncièrement Hindou24 et n’eut d’autre objectif qu’une tentative de réconciliation entre les religions25. « Les relations amicales qu’il avait liées, en 1828, avec le missionnaire anglican W. Adam, lui suggérèrent l’idée d’organiser, sur le plan des services protestants26, des assemblées hebdomadaires consacrées à la lecture de textes védiques, accompagnée de sermons et de chants d’hymnes27, et auxquelles les femmes étaient admises ; ce qui l’amena, en 1830, à fonder sous le nom de Brahma-Sabhâ ou Brahmîya-Samâj la première Église hindoue réformée28, dans un édifice construit et entretenu à ses frais, « où Hindous, Chrétiens et Musulmans pussent venir prier ensemble »29. C’est sur ces entrefaites que l’empereur de Delhi lui conféra le titre de Râja ou prince30, et l’envoya comme ambassadeur en Angleterre pour défendre ses droits devant le Parlement31, voyage au cours duquel Râm Mohan Roy mourut à Bristol, en 183332. « Mais son œuvre ne périt pas avec lui. Après avoir végété quelque temps sous les deux successeurs de Râm Mohan Roy, Dwârka Nâth Tagore et Râmachandra Vidyâbâgish, le Brahma-Samâj prit un nouvel essor après la fusion avec lui de la Tattwa-Bodhini-Sabhâ ou « Société pour l’Enseignement de la Vérité »33, que Dêvendra Nâth Tagore, fils du précédent, avait fondée avec quelques jeunes Hindous. Il prit alors le nom d’Adhi-Brahma-Samâj34, et enfin, en 1844, celui de Brahma-Samâj de Calcutta, pour le distinguer de quelques autres Brahma-Samâjs institués dans d’autres localités. Le programme de cette religion peut se résumer en « adoration d’un Dieu unique par un culte d’amour et de bonnes œuvres »35. Elle progressa si rapidement qu’en 1847, elle comptait 777 Églises36 dans les différentes parties de l’Inde. Cependant, des divergences de vues s’étant produites entre les membres de cette Église37, Dêvendra Nâth Tagore s’en sépara, en 185038, et se mit à la tête d’une nouvelle communauté qui se dénomma Brahma-Dharma ou « Religion de Brahma »39. Elle proclamait que son but était, non de détruire, mais de purifier l’ancienne religion et les mœurs, de corriger les vices et les abus de la société, tout en tenant compte du caractère et du tempérament du peuple40. « Sur ces entrefaites, le Brahma-Samâj reçut une impulsion nouvelle par l’accession dans ses rangs d’un jeune homme enthousiaste et plein d’idées généreuses, Kehab Chander Sen (1838-1884), qui, pendant quelques années, joua un si grand rôle dans la société indienne par l’énergie et le dévouement avec lesquels il poursuivi les deux réformes dont il s’était fait le champion : l’interdiction des mariages d’enfants et le droit pour les veuves de se remarier41. Toutefois, son caractère entier et autoritaire à outrance lui créa bientôt de telles difficultés avec les autres chefs de la communauté qu’il s’en sépara en 1866, pour fonder une nouvelle Église dite de la « Nouvelle Dispensation »42. L’histoire de cette Église tient tout entière dans celle de Chander Sen lui-même ; elle ne prospéra guère et ne survécut qu’avec peine à la mort de son fondateur, qui, de son vivant, s’était aliéné les amitiés les plus fidèles par son autoritarisme, ses tendances vers le Christianisme protestant, et par la contradiction où il se mit avec ses propres doctrines en mariant sa fille, âgée seulement de quatorze ans, au Mahârâja de Cooch-Behar, qui n’avait lui-même que seize ans43. « Actuellement, le mouvement de réforme provoqué par le Brahma-Samâj est toujours fortement entraîné vers le Christianisme44, et ouvertement encouragé par le gouvernement et les sociétés de missions anglo-indiennes ». Par cet exemple, nous voyons clairement, une fois de plus, comment l’infiltration protestante agit partout, sous des formes multiples et parfois difficiles à saisir ; mais l’Inde est certainement, en raison de la mentalité et des conditions d’existence mêmes de son peuple, un des terrains les moins favorables à cette action. C’est pourquoi les récents procès de Madras ne nous ont aucunement surpris ; il y avait bien à redouter la partialité possible du juge anglais en faveur de la T∴ Ill∴ S∴ Annie Besant et du Rév. C. W. Leadbeater, mais il n’en est pas moins certain que l’affaire « Alcyone » devait nécessairement tourner à leur confusion45. Une autre conclusion à tirer de ce qu’on vient de lire, c’est que certaines personnalités, si remarquables qu’elles puissent être à divers égards, n’ont pourtant aucun titre à être qualifiées de « chefs des religions orientales »46, ou même désignées comme leurs représentants autorisés, et que leur participation à un Congrès quelconque, n’engageant qu’elles-mêmes, n’a en somme qu’une importance fort relative47. L’Arya-Samâj En 187048, le Swâmî Dayânanda Saraswatî fonda, sous le nom d’Arya-Samâj ou « Société Aryenne », « une société religieuse ayant pour but de ramener la religion et le culte à la simplicité védique primitive »49. L’auteur que nous avons déjà cité, M. de Milloué, dit à ce sujet50 : « L’Arya-Samâj n’admet l’existence et l’adoration que d’un seul Dieu unique (sic) ; c’est une sorte de Brâhmanisme philosophique basé sur les quatre Védas, à l’exclusion des Brâhmanas et des Pourânas51. Il a inscrit dans son programme l’interdiction des mariages d’enfants, l’amélioration de la condition des femmes et l’instruction du peuple52 ; œuvre à laquelle Dayânanda Saraswatî a consacré par testament sa fortune entière53 ». M. Lalchand Gupta, dans un récent article sur cette société, publié par l’Indian Review, parle en ces termes du Swâmi Dayânanda Saraswatî : « En instituant l’Arya Samâj, Swâmi Dayânanda ne voulait pas seulement éveiller l’Inde de son long sommeil, mais aussi conduire l’humanité vers le bien commun et la vie constituée. Les dons merveilleux et les sympathies cosmopolites du Swâmî sont bien connus. Ses critiques eux-mêmes admiraient sa force de caractère. Il était un « patriote du monde », et il ne se laissa jamais enfermer dans les limites artificielles d’un étroit nationalisme. Cependant, il était aussi un vrai nationaliste, car il se plaisait toujours à conseiller aux Hindous de se développer selon leur propre ligne d’évolution. Il préférait la culture indigène à l’imitation d’un idéal étranger ; mais, en même temps, il ne s’opposait jamais aux relations avec les étrangers. Il considérait volontiers l’humanité comme une seule famille, dont tout homme est un membre. C’est lui qui, le premier, affirma que l’Inde peut donner le Spiritualisme à l’Occident, et que toute autre foi répandue dans le monde doit son origine au Véda éternel. Pour des causes diverses, le théisme a eu son déclin dans le monde civilisé, et la mission de Swâmî Dayânanda était de faire des théistes de sceptiques, ou même de matérialistes. Son extérieur était charmant et en même temps indiquait la force de volonté. Il était, peut-être, un de ces hommes qui sont généralement mal compris par le peuple. Sur ce point, je pourrais dire que le pays n’était pas suffisamment avancé pour s’assimiler, ou même pour suivre ses enseignements. Ce n’est pas chose facile que de bien comprendre un prophète, car il est quelquefois en avance d’un siècle au moins sur le peuple. Les motifs de Swâmî Dayânanda n’ont pas reçu leur juste interprétation parce qu’ils étaient, et sont encore, trop bons pour être admis par la masse faible et ignorante. Mais je suis sûr que, si ses ouvrages étaient traduits en anglais, il serait sans doute bien compris de l’élite du monde occidental cultivé54. Parce que Swâmî Dayânanda était un véritable ami des hommes, il ne souffrait jamais que personne s’écartât du sentier de la vertu. Il ne connaissait pas de compromis entre la vérité et l’erreur. Pour lui, la vérité était la seule voie digne d’être suivie, et, par suite, il eut à se mesurer avec d’innombrables difficultés dans son œuvre de relèvement. Littéralement, il fut le Luther de l’Inde. L’œuvre entreprise par lui fut poursuivie avec ardeur par l’Arya Samâj pendant un certain temps ; mais, depuis plus de dix ans, il y a eu un trop grand étalage d’esprit de parti chez les chefs de l’organisation intitulée Guru-Kula (Confrérie des Instructeurs) et dans les sections du Collège de l’Arya Samâj établies dans cette partie du pays (c’est-à-dire dans le Sud, l’Indian Review étant éditée à Madras)… Ce que Swâmî Dayânanda combattait le plus énergiquement, c’est l’esclavage intellectuel et spirituel dans lequel les masses sont tenues par les classes privilégiées ; mais les chefs du mouvement semblent propager le mal une fois de plus sous prétexte de contrôle ! ». Nous reproduirons cet extrait à titre de document, et surtout pour les traits caractéristiques qu’on peut y relever et que nous avons soulignés ; mais, bien entendu, nous faisons toutes réserves, même et surtout au point de vue hindou, sur les éloges décernés au Swâmî Dayânanda Saraswatî, le Luther de l’Inde, et à son Arya Samâj, dont les relations avec les fondateurs de la Société Théosophique sont plus que suspectes. Les « compromis entre la vérité et l’erreur », lorsqu’ils favorisent certains intérêts et certaines combinaisons plus ou moins… diplomatiques, n’auraient-ils donc pas été si étrangers que nous l’affirme M. Lalchand Gupta, à celui que le Colonel Olcott appelait « un des plus nobles Frères vivants » ? Les Sept Frères (Sat Bhai) Cette Société fut introduite en Angleterre, vers 1875, par des officiers de l’armée des Indes. Elle emploie une série de titres, de mots de passe et de devises symboliques empruntées à la tradition et à la langue hindoues. Le Secrétaire actuel pour Londres est le F∴ A. Cadbury Jones, 8, Golden Square. (Revue Internationale des Sociétés Secrètes, n° du 15 novembre 1912, p. 1108.) On trouve de curieux renseignements sur ce sujet dans le roman du F∴ Rudyard Kipling intitulé Kim, qu’on peut regarder, pour une bonne partie, comme l’autobiographie de l’auteur dans la première partie de sa vie. Ce livre est fort intéressant à lire à ce point de vue, surtout quand on connaît quelque peu les événements auxquels il fait allusion. Suivant ce que nous y voyons (p. 245 de la traduction française, édition du Mercure de France, 1907), l’ancienne société nommée Sat Bhai, et dont les membres s’appellent aussi Fils du Charme, est « hindi et tantric ». « On suppose dans le public que c’est une société éteinte, mais j’ai établi par des notes qu’elle est encore existante », dit Babu Hurree, qui ajoute aussitôt : « Vous comprenez que c’est tout de mon invention ». Ce qu’on comprend fort bien, en effet, c’est que, si même il existe encore des membres authentiques de l’ancienne société, ils ne peuvent avoir aucun rapport avec celle qui fut soi-disant reconstituée par des Anglais et des gens que nous qualifierons seulement d’« anglophiles », pour éviter de leur appliquer une épithète plus dure, et dont les pareils se trouvent aussi dans les rangs de la Société Théosophique. Nous signalons seulement, bien entendu, une certaine similitude entre les éléments dont se composent ces deux organisations, sans prétendre pour cela les rattacher l’une à l’autre par une filiation plus ou moins indirecte ; et pourtant, à l’examen de certains détails, en étudiant de plus près certains procédés et certaines manières d’agir qui se retrouvent toujours les mêmes, on serait presque tenté de croire à une origine commune. Nous avons vu que c’est vers 1875, qui est également, on s’en souvient, la date de la fondation de la Société Théosophique, que le nouveau Sat Bhai fut introduit en Angleterre par des officiers de l’armée des Indes, parmi lesquels on devait vraisemblablement compter quelques-uns de ces « colonels sans régiment » (p. 158) qui rendent au gouvernement britannique des services si importants et si variés dans des emplois tels que ceux de chefs des services d’inspection ethnologique, topographique, etc., et aussi dans la Maçonnerie d’importation européenne (p. 152), où ils se rencontrent avec des FF∴ Hindous tels que LL. AA. les Mahârâjas de Kapurthala et de Cooch-Behar55, et que le F∴ Durga Charan Banerjee, chef de la police indigène, qui fut, en 1910, Député Grand-Maître de la Grande Loge de District du Bengale. Remarquons à ce propos que J. C. Chatterjee, l’écrivain théosophiste bien connu56, a été nommé récemment chef du service archéologique du Kashmir ; peut-être a-t-il, comme Babu Hurree, la louable ambition de devenir F. R. S. (pp. 232-233). N’oublions pas non plus que nous avons vu, à la tête de la Société Théosophique, un « colonel » quelque peu dans le genre de ceux dont nous venons de parler. Il est vrai que celui-là était américain ; mais H.-P. Blavatsky n’était-elle pas devenue, elle aussi, « citoyenne américaine »… après avoir été « garibaldien » ? et pourtant, si le gouvernement anglais a fait, comme l’affirment des gens bien informés, les frais de ses voyages au Thibet ou dans l’Himâlaya, son origine russe et la rivalité de l’Angleterre et de la Russie (voir pp. 317 et suivantes) précisément dans ces régions donnent à penser que ces déplacements n’avaient pas pour but exclusif d’aller à la recherche des inaccessibles Mahâtmâs. En supposant même que ceux-ci eussent existé réellement, ils risquaient fort de n’avoir à jouer, en bien des circonstances, qu’un rôle à peu près analogue à celui du vieux Lama rouge dont Kim fut le chéla. Nous avons de bonnes raisons de croire que, maintenant comme alors, « le Grand Jeu jamais ne s’arrête d’un bout à l’autre de l’Inde » (p. 234), particulièrement entre Adyar et Bénarès, et que, dans cette dernière cité, il ne se joue pas seulement autour du temple jaïn des Tirthankers. Quoi qu’il en soit, signalons encore le singulier procédé d’éducation, ou d’initiation si l’on veut, qui consiste à essayer de « faire voir des choses » (pp. 204-207 et 230) ; on sait combien Mme Blavatsky a usé de cette méthode à l’égard de ses disciples, sans doute pour voir, elle aussi, « s’il y avait des pailles dans les joyaux » ; et, certes, elle a dû en trouver abondamment, à en juger par les récits que nous pouvons lire dans les ouvrages de Sinnett, Le Monde Occulte et Le Bouddhisme Ésotérique. Il serait curieux de savoir si M. Leadbeater a tenté les mêmes expériences sur son pupille Alcyone ; s’il l’a fait, n’aurait-il pas réussi, pas plus que le « médecin des perles » avec Kim ? on pourrait le supposer, d’après les hautes destinées qui sont prédites au jeune initié,… à moins que l’on n’entende lui faire jouer qu’un simple rôle de parade, ce qui, après tout, est bien possible aussi. Dans bien des sociétés plus ou moins ésotériques, il y a, en effet, initiés et initiés ; il en serait ainsi notamment dans le Sat Bhai rénové, à en croire le F∴ Rudyard Kipling, qui en donne les signes de reconnaissance et les mots de passe (en les transformant sans doute), avec les différences secrètes permettant de distinguer les membres des deux catégories (pp. 244-246). Il y a même une remarquable analogie entre la turquoise des Fils du Charme et le fameux anneau des 33es ∴ ; et, assurément, tout cela peut paraître digne de quelque réflexion. —————————— [1] Publié dans la France Antimaçonnique, les 31 juil. et 11 déc. 1913, non signé ; repris dans Études Traditionnelles, oct. à déc. 1952. [N.d.É.] [2] On a peut-être oublié de noter, comme un des symptômes de cette influence germanique ou tout au moins germanisante, la convocation à ce Congrès de M. Édouard Schuré, représentant du groupe Steiner en France, à l’exclusion des Théosophistes fidèles à la direction anglaise de la S∴ Annie Besant. [3] Dans un ouvrage sur Le Brâhmanisme, édité en 1905. [4] Le F∴ Goblet d’Alviella, Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de Belgique, était aussi présent au Congrès du Progrès Religieux. D’après le compte rendu que donne la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (n° du 20 août 1913, p. 2822), il « conclut à l’impossibilité d’une religion universelle », tout en « croyant qu’on pourrait arriver à une entente et que le devoir envers l’humanité en serait la base ». [5] C’est sous ce pseudonyme de Malvert que le défunt F∴ Jeanvrot, qui fut membre du Conseil de l’Ordre du Grand-Orient de France, publia un ouvrage de vulgarisation intitulé Science et Religion. [6] PP. 227-234 de l’ouvrage cité. [7] Les réformes dont il s’agit ne sont peut-être pas aussi bienfaisantes que voudraient le faire croire, dans l’Inde comme en France, les défenseurs de l’instruction… protestante et obligatoire. Nous ferons d’ailleurs remarquer que les Bouddhistes avaient tenté depuis longtemps, à leurs risques et périls, certaines réformes d’ordre social, allant même, en rejetant la distinction des castes établies par la Loi de Manou, jusqu’à la négation de toute hiérarchie régulière. – Signalons, à ce propos, un exemple de l’ignorance des Théosophistes en tout ce qui concerne l’Inde : dans un article intitulé Kshattriya, publié par Le Théosophe (n° du 16 août 1913), un certain M. Léon Moreau affirme que les « castes ont été instituées par le Seigneur Bouddha » ! [8] Notons cet aveu en passant. [9] Mais pas toujours agréables, tant s’en faut ! [10] Plus d’un Hindou ne pense-t-il pas que ce serait plutôt « s’abaisser » ? [11] Tel le Central Hindu College de Bénarès, fondé par la S∴ Annie Besant, et qui eut pour Principal, jusqu’à ces derniers temps, le F∴ George Arundale. [12] Il s’agit, bien entendu, du gouvernement britannique. [13] En sanscrit Râma Mahâ Râja, « le grand roi Râma ». [14]> Il est à remarquer que c’est parmi les Vishnouïstes que les Anglais trouvent le plus souvent, pour les besoins de leur domination, certaines complicités parfois inconscientes. Avant de prêter son appui à des mouvements tels que celui dont nous parlons et d’autres que nous avons déjà désignés, le Mahârâja de Cooch-Behar, quoique bien jeune encore à cette époque, aurait dû réfléchir à la signification éminemment shivaïste du sabre et du brin d’herbe qui figurent dans les armoiries de sa famille et sur l’étendard de ses États. [15] Peut-être même était-il arrivé à connaître mieux ces autres religions que la sienne propre, et nous croyons sans peine ses admirateurs lorsqu’ils nous disent qu’« il avait bien compris l’Occident » ; mais que vaut au juste cet éloge pour un Oriental ? [16] Admirons au moins l’habileté toute diplomatique de cette conduite ; il n’est pas surprenant qu’elle ait attiré l’attention de l’empereur de Delhi, qui jugea par la suite Râm Mohan Roy parfaitement apte à défendre ses droits devant le Parlement britannique, sans suspecter qu’un tel ambassadeur, tout en ménageant avant tout les susceptibilités orientales, pouvait fort bien servir surtout les intérêts occidentaux. [17] Un autre mot, un peu plus… discret, n’eût-il pas été mieux approprié, si l’on considère que Râm Mohan Roy tenait à sa grande fortune comme à l’une de ses armes les plus puissantes ? Ce n’est pas nous qui l’avons fait dire à M. de Milloué, pour qui la politique est peut-être, comme pour certaines autres autorités scientifiques (?) que nous pourrions nommer, moins obscure que la théogonie et la cosmogonie…, ou même qu’un simple texte écrit en turc ancien. [18] Duquel ? celui de Delhi ou celui de Londres ? [19] S’agit-il de sa patrie, ou de l’Empire dont il était le sujet, ou tout au moins le protégé ? [20] Les Protestants ne traitent-ils pas aussi les Catholiques d’idolâtres ? [21] Comme le Protestantisme prétend « ramener le Christianisme à la doctrine pure de la Bible et de l’Évangile ». [22] À cette occasion, il adressa un appel « à tous les croyants du seul vrai Dieu ». [23] Il admettait donc le principe protestant du libre examen, oubliant qu’il est, en Orient comme en Occident, des questions qui s’étudient, mais ne se discutent pas. [24] Jusqu’à quel point ? ne faudrait-il pas plutôt admettre que, dans sa personnalité subtile et complexe, le Chrétien (protestant) et l’Hindou formaient deux parts assez distinctes, mais dont l’une ne pouvait guère se développer qu’au détriment de l’autre ? [25] Exactement comme les promoteurs du Parlement des Religions de Chicago et des Congrès du Progrès Religieux. [26] Voilà l’inspiration du mouvement assez clairement définie. [27] Comme la « lecture de textes bibliques » à laquelle sont pareillement consacrés, en général, les services protestants dont il vient d’être question. [28] Ici, le parallélisme voulu avec l’Église chrétienne réformée prend vraiment un caractère un peu forcé, car l’Hindouisme orthodoxe, qu’il soit d’ailleurs vishnouïste ou shivaïste, ne constitua jamais une Église, au sens où ce mot est toujours pris en Occident. [29] Pourquoi pas aussi les Parsis et les Juifs ? – Mais les Hindous, pour leur part, ne tardèrent pas à se rendre compte qu’un sermon sur une morale plus ou moins évangélique, mais surtout et toujours puritaine, ne pouvait, même assaisonné d’une lecture védique, constituer pour eux qu’un aliment intellectuel de la plus déplorable médiocrité. [30] Ce titre eut certes été plus convenable pour un Kshatriya de valeur que pour un Brâhmane comme Râm Mohan Roy, qui tenait pourtant d’autre part, sinon précisément à sa caste, du moins aux avantages fort appréciables qu’elle pouvait lui procurer. Cette faiblesse bien humaine se rencontre d’ailleurs souvent, même en Europe, chez ceux qui réclament avec le plus d’insistance l’abolition de tous les privilèges dont la raison d’être plus ou moins profonde échappe à leur entendement ; on pourrait sans peine en trouver des exemples parmi les plus fameux politiciens de tous les temps et de tous les pays, même lorsqu’ils se sont dissimulés sous un masque pseudo-religieux ou pseudo-scientifique. [31] Cela donnait en même temps à Râm Mohan Roy une occasion de se rendre dans ce pays, comme il le désirait, sans se compromettre aux yeux de ses compatriotes, puisqu’il ne franchissait ainsi la mer que sur l’ordre du Souverain reconnu (l’Empereur des Indes, au moins nominalement), protecteur et interprète de Dharma (la Loi). [32] Comme on l’a vu ailleurs, le F∴ Mahârâja de Cooch-Behar mourut, lui aussi, en Angleterre, lorsqu’il y vint pour assister au Couronnement de Georges V. On dirait vraiment qu’il y a une sorte de puissance maléfique inhérente à l’accomplissement de certains actes de loyalisme envers l’Empire qui a son centre à Londres, et « sur lequel le soleil toujours luit », et envers son Gracieux Souverain, celui que les vrais Hindous appellent avec mépris le Mléchha-Râja, le « roi barbare ». [33] Tattwa est proprement la Vérité envisagée sous le point de vue de l’« Essence » (Tat), tandis que Satya est la même Vérité envisagée sous le point de vue de l’« Existence » (Sat). [34] Adhi signifie Suprême. [35] Ce programme ne comprend donc rien de plus que les deux formes préparatoires de Yoga qui sont désignées par les noms de Bhakti-Yoga et Karma-Yoga ; peu d’Hindous sauraient s’en contenter, et il aurait fallu y joindre du moins une partie intellectuelle (Jñâna-Yoga), également préparatoire au Râja-Yoga. [36] Il eut été plus intéressent d’être renseigné sur le nombre des fidèles que sur celui des Églises. [37] Il faut dire aussi que, dès cette époque, les Piétistes (ce nom, qu’on donna aux Hindous protestantisés et à leurs inspirateurs européens, avait été attribué autrefois, en Allemagne surtout, à un mouvement protestant auquel se rattacha, entre autres, le trop célèbre philosophe Emmanuel Kant), les Piétistes, disons-nous, étaient à peu près aussi mal vus dans l’Inde que le sont aujourd’hui les Théosophistes ; et ce n’est pas peu dire, car l’impopularité d’Annie Besant égale presque celle dont le F∴ Rudyard Kipling jouit dans Lahore, sa ville natale, impopularité telle que le « grand homme » anglo-indien a jugé prudent de se réfugier en Belait…, pardon, en Angleterre, sous la protection directe de S. M. l’Empereur et Roi et de sa police métropolitaine. Du reste, M. Rabindra Nâth Tagore doit moins que personne ignorer cette histoire véridique de l’auteur de Kim, bien connue dans les milieux littéraires hindous où lui-même occupe une place des plus distinguées, avec une réputation incomparablement plus honorable que celle du F∴ Rudyard Kipling. [38] Il s’aperçut sans doute alors des tendances qui faisaient agir les Piétistes, et il se refusa à être consciemment leur auxiliaire, ce qui est tout à son honneur. [39] Plus exactement « Loi de Brahma ». [40] Pour être tout à fait juste envers Dêvendra Nâth Tagore, il convient d’ajouter ici que, par la suite, il devint un véritable Sannyâsi, et passa douze années dans une retraite de l’Himâlaya ; verrons-nous quelque jour son fils suivre cet exemple ? N’en désespérons pas, après avoir vu (ceci n’est pas pour établir une comparaison) le Swâmî Vivêkânanda lui-même, le disciple infidèle de l’illustre Râmâkrishna, dont nous aurons l’occasion de reparler, finir malgré tout sa vie en véritable Hindou. [41] Ceux qui, dans l’Inde, réclament ces réformes et d’autres semblables, en attendant peut-être d’obtenir, par l’action de la Co-Masonry (Maçonnerie Mixte), l’introduction du divorce et du suffrage des femmes, ne peuvent certainement pas se ranger parmi ceux qui, quoique réformistes dans une certaine mesure, veulent, comme Dêvendra Nâth Tagore, « tenir compte du caractère et du tempérament du peuple ». [42] On voit à quel point ce mouvement était, comme le Protestantisme dont il suivait l’esprit, sujet à toutes les dissensions qui sont une conséquence fatale de l’admission du libre examen. [43] Lui aussi se résignait donc, le cas échéant, à adopter l’attitude politique qui consiste à sacrifier ses principes à certains avantages sociaux. Toutefois, il est permis de sourire en voyant assimiler à des enfants dans l’Inde, des jeunes gens de seize et quatorze ans. – Comme le Mahârâja de Cooch-Behar était âgé de 49 ans lorsqu’il mourut à Bexhill-on-Sea, en 1911, ceci nous reporte à 1878. [44] Sous-entendu protestant. – On sait, d’ailleurs, combien les Protestants de toute espèce aiment à se dire Chrétiens sans épithète, pour pouvoir plus aisément s’insinuer dans tous les milieux. [45] Dès le commencement de 1912, le docteur M. C. Nanjunda Rao, professeur à l’École de Médecine de Madras, écrivait ceci dans l’Arya-Bala-Samâj Magazine de Mysore : « Les agissements actuels des Théosophistes constituent une sévère condamnation des méthodes adoptées pour glorifier ce jeune Krishnamurti (Alcyone) comme un second Christ qui vient sauver l’humanité affligée ». – L’Arya-Bala-Samâj (Société de la Force Aryenne) ne doit par être confondue avec l’Arya-Samâj (Société Aryenne) dont nous parlons plus loin, non plus qu’avec l’Arya-Bala-Bodhinî (Éducation de la Force Aryenne). Cette dernière organisation ne fut qu’une des nombreuse créations de la Société Théosophique (voir Le Lotus Bleu, n° du 27 avril 1895, pp. 95-96). C’était une « Association de jeunes gens hindous », un peu trop analogue, par certains côtés, aux Y.M.C.A. (Young Men Christian Associations, « Associations chrétiennes de jeunes gens ») que les Protestants établissent en tous pays, et où tous sont admis sans distinction confessionnelle, ce qui fournit naturellement, aux promoteurs plus ou moins avoués de l’institution, d’excellentes occasions de se livrer à la propagande évangélique et biblique. [46] Revue Internationale des Sociétés Secrètes, n° du 20 août 1913, p. 2807, note 1. – D’autre part, il ne faut pas confondre les religions orientales authentiques avec certaines pseudo-religions affectant un caractère orientaliste, telles que le Bouddhisme éclectique de M. Léon de Rosny, président de l’Alliance Scientifique Universelle, ou que le Bouddhisme Ésotérique (?) des fondateurs de la Société Théosophique. Il est assez curieux de noter que c’est toujours du Bouddhisme que se recommandent de préférence les orientalistes, tant officiels qu’officieux, sans doute parce que cette doctrine, qu’ils prennent, d’ailleurs sans la connaître parfaitement, pour l’expression la plus haute de l’esprit oriental, n’en est en réalité qu’une déviation, déjà semblable en cela, malgré la différence des temps et des lieux, à ce que devait être, bien des siècles plus tard, dans le monde catholique de l’Occident, la religion réformée. [47] Rappelons qu’au Parlement des Religions, tenu à Chicago en 1893, et prototype de tous les autres Congrès du même genre, on vit figurer le Mongol hindouïsé (?) Gyanendra Nâth Chakravarti, fondateur du Yoga-Samâj d’Allahâbâd, et l’un des « instructeur » de la S∴ Annie Besant (voir La France Anti-maçonnique, 25e année, n° 44, p. 481) ; le Swâmî Vivêkânanda, qui dénatura le Vêdânta pour l’américaniser, mais que les Théosophistes considéraient comme « un de leurs Frères de la race aînée », et « un prince parmi les hommes » (Le Lotus Bleu, n° du 27 janvier 1895, pp. 540-541) ; enfin l’Angarika H. Dharmapâla, « missionnaire laïque », du Mahâ-Bodhi-Samâj (Société de la Grande Sagesse) de Colombo (Ceylan), présidé par le Grand-Prêtre de l’Église Bouddhique du Sud (?), H. Sumangala, « sous les auspices de S. S. Lozang Thub Dan Gya-Tcho, Grand Lama du Tibet » (?), mais aussi, plus directement, du colonel Olcott, le rédacteur du Catéchisme Bouddhique, qui se vanta d’avoir opéré la réconciliation des Bouddhistes du Sud avec ceux du Nord (Le Lotus Bleu, n° du 27 septembre 1894, pp. 347-350). – Au Congrès du Progrès Religieux de Paris assistait également un Bouddhiste, M. D. B. Jayatilaka, que les comptes rendus qualifient simplement de « professeur » ; est-ce un « nouveau missionnaire laïque » de semblable provenance ? [48] C’est-à-dire, cinq ans seulement avant la création de la Société Théosophique aux États-Unis et l’introduction du nouveau Sat Bhai en Angleterre. [49] Toujours comme les protestants prétendent les ramener « à la simplicité évangélique primitive ». [50] Le Brâhmanisme, p. 233. [51] Ceci suffit à caractériser la tendance moderniste de ce nouveau mouvement. [52] Ce sont toujours à peu près les mêmes revendications que formulent tous ces réformateurs ; et, raisonnablement, cela ne permet guère de présenter, comme le fait M. de Milloué, l’Arya-Samâj comme né de « la réaction contre les tendances chrétiennes (lire protestantes) de Chander Sen et de plusieurs des Brahma-Samâjs indépendants ». [53] Cette fortune servit, entre autres choses, à l’institution du Dayânanda Anglo-Vedic College de Lahore. [54] Cela est à rapprocher de ce que nous avons dit plus haut de Râm Mohun Roy. [55] Le Mahârâja de Cooch-Behar, mort en octobre 1911 en Angleterre, où il était venu pour les fêtes du Couronnement, était, depuis 1887, Past Senior Grand Warden ou Premier Grand Surveillant Honoraire de la Grande Loge Unie d’Angleterre ; il avait été aussi Député Grand-Maître de la Grande Loge de District du Bengale (The Freemason, 21 octobre 1911). En 1870, il avait fondé dans ses États une branche du Brahma-Somaj, organisation dont nous parlons ci-dessus (ibid., 24 juin 1911). Il était aussi membre de la Société Théosophique, dont il organisa également une branche dans sa capitale, le 6 août 1890, avec l’autorisation du Colonel Olcott (Le Lotus Bleu, décembre 1890) ; en 1893, il fut élu président de la branche de Darjeeling (ibid., mars 1893). – Son successeur, le Mahârâja actuel, est le F∴ Râj Râjendra Narâyan, qui fut investi des fonctions de Grand Porte-Étendard de l’Ordre du Secret Monitor, au Grand Festival qui eut lieu à Londres le 23 mai 1911 (The Freemason, 20 mai et 3 juin 1911). [56] Il est l’auteur de Philosophie Ésotérique de l’Inde et de Vision des Sages de l’Inde ; il vient de publier un nouvel ouvrage, The Hindu Realism (Le Théosophe, 1er août 1913). – Tous ces écrits, malgré leurs titres et leurs prétentions, sont plus souvent inspirés de la philosophie évolutionniste (et très exotérique) d’Herbert Spencer que de l’antique doctrine orientale. |
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